Adaptation, construction et mise en scène : Dinaïg Stall
Aide à l'adaptation : Françoise Le Meur
Interprétation : Françoise Le Meur et Dinaïg Stall

Remerciements : Cédric Laurier pour son regard précis et exigeant, Le Pont des Arts.
"Dans la rue Mme Armande goûte la liberté de se livrer à sa passion première : observer les autres, tous les autres, discrètement, attentivement, sans se lasser et sans cesser de s'émerveiller, car tous ces gens sont nés et elle sait ce que cela veut dire."

Librement adaptée de la nouvelle de Nancy Huston Visages de l’aube, cette pièce courte explore les thématiques chères à cet auteur : naissance et mort, émerveillement et inquiétude, responsabilité individuelle et collective dans l’accompagnement d’un être vers l’âge adulte.

Ces questionnements s’incarnent ici avec humour et pragmatisme en la personne de Mme Armande. Sage-femme émérite dans une grande maternité, “elle en a vu d’autres” et ses années de métier lui confèrent une distance et un sang-froid dénués de toute mièvrerie. “Elle n’est pas blasée pourtant, loin de là”, et chaque naissance reste à ses yeux un évènement unique, qui suscite en elle de vastes réflexions.

Ce sont ces réflexions que la comédienne Françoise Le Meur partage avec le public, racontant puis incarnant Mme Armande tandis qu'elle promène sa bienveillance et ses varices dans les couloirs d'une maternité rendue chaotique par la presque-pleine lune. Sa collègue dépassée par la cadence frénétique des accouchements, les cris des femmes, les maris anxieux (tous interprétés par la même comédienne-marionnettiste), tout concourt à interrompre ses rêveries. Pourtant Mme Armande prend le temps et s’attache à rester au plus près de chacun dans ces instants de grande fragilité.


Approchez, vous aussi, et laissez-vous guider d'un accouchement à un autre, d'une situation grave et touchante à une autre plus cocasse, à la découverte de la profonde singularité de ces yeux qui voient pour la première fois.